Qui est Frank McCourt, le repreneur américain de l’OM ?
Ancien propriétaire de l’équipe de base-ball des Los Angeles Dodgers, l’homme d’affaires de 63 ans est en passe de racheter l’Olympique de Marseille à Margarita Louis-Dreyfus.

Son discours très carré et ambitieux est censé redonner espoir à des supporteurs de l’Olympique de Marseille en plein désarroi. A 63 ans, l’Américain Frank McCourt est entré en négociations exclusives avec Margarita Louis-Dreyfus (MLD) pour le rachat du club phocéen. Inconnu jusqu’alors des tifosi olympiens, l’entrepreneur de Los Angeles, ex-propriétaire du club de base-ball des Dodgers (2004-2012), a trouvé un slogan clinquant pour baptiser son projet : « OM champion ».
Un projet séduisant que l’acquéreur aux yeux cerclés de petites lunettes a succinctement présenté lors d’une conférence de presse organisée à l’hôtel de ville de Marseille, aux côtés de l’édile (Les Républicains) Jean-Claude Gaudin, et de MLD, la veuve suisso-russe du milliardaire Robert Louis-Dreyfus, l’ex-PDG d’Adidas, disparu en 2009, et qui était devenu l’actionnaire principal de l’OM en 1996. Désireux de reprendre un club européen depuis 2014, Frank McCourt s’est notamment appuyé sur Jacques-Henri Eyraud, patron du journal Paris turf, et l’avocat Didier Poulmaire – qui gérait les intérêts de l’ex-nageuse Laure Manaudou et du footballeur Yoann Gourcuff – pour mener les tractations avec la propriétaire de la formation phocéenne.
« Je veux une équipe qui vise le titre chaque saison, c’est mon aspiration numéro un », a confié M. McCourt à L’Equipe, considérant le nonuple champion de France et vainqueur de la Ligue des champions, en 1993, comme « l’une des plus belles marques au monde. Je veux construire une formation cohérente, stable, compétitive, qui va permettre d’installer de la régularité. Ensuite, je veux créer la meilleure expérience possible pour le supporteur de l’OM, la meilleure ambiance de toute la Ligue. Je veux créer un club modèle, qui fera le plaisir de toute la communauté des fans. Et enfin, le management doit être solide, viable, en place sur une longue durée. Je veux de la pérennité, du professionnalisme. On doit être les plus professionnels en France. »
Vente record des Dodgers en 2012
Celui qui qualifie – dans un entretien à La Provence – l’OM de « géant endormi » souhaite « le mener à des niveaux extrêmement élevés ». Au point de se poser en concurrent numéro un du fonds Qatar Sports investments (QSI), propriétaire depuis 2011 du Paris-Saint-Germain ? « Je suis quelqu’un de très fortuné », a glissé le natif de Boston à L’Equipe, sans trop s’étendre.
En 2012, Frank McCourt s’est distingué en vendant le club des Dodgers de Los Angeles pour 2,15 milliards de dollars au consortium Guggenheim Baseball Management. « Le montant le plus important jamais payé pour une équipe sportive dans l’histoire du sport, toutes disciplines confondues », comme le souligne, de manière grandiloquente, le communiqué de l’OM. Huit ans plus tôt, il avait racheté les Dodgers ainsi que son stade pour… 430 millions de dollars.
La vente record de 2012 ne masque guère le règne controversé du richissime entrepreneur. Selon ESPN, le sexagénaire serait le deuxième plus mauvais propriétaire dans l’histoire de la ligue de base-ball. Si les Dodgers ont remporté trois titres de division (2004, 2008, 2009), leur propriétaire ne s’est pas illustré par sa gestion sourcilleuse des comptes du club. Loin s’en faut. Alors qu’il avait placé son épouse Jamie à la présidence puis à la direction générale de l’institution, Frank McCourt a dû débourser, en 2011, 131 millions de dollars suite à son divorce.
Cette année-là, le club, déficitaire, est confié à un commissaire indépendant, missionné pour surveiller ses comptes. En outre, selon plusieurs rapports, les fonds de la Dream Foundation, l’organisme caritatif des Dodgers dirigé par un conseiller juridique de McCourt, auraient également couvert les dépenses personnelles des McCourt.
Une passion pour le sport
Diplômé d’économie à l’université de Georgetown, le futur propriétaire de l’OM est par ailleurs président de McCourt LP, la compagnie familiale créée en 1893 et « spécialisée dans la création de valeur pour les générations futures à travers des investissements entrepreneuriaux, stratégiques et philanthropiques », selon le communiqué de l’OM. L’élégant entrepreneur dirige également McCourt Global, « société d’investissement et de gestion alternative spécialisée dans l’immobilier et l’investissement en capital ».
Outre son règne à la tête des Dodgers, l’homme d’affaires se prévaut d’une grande expérience dans le monde du sport. Propriétaire du marathon de Los Angeles, il est par ailleurs copropriétaire avec le Néerlandais Jan Tops du Global Champions Tour, concours international de saut d’obstacles, dont l’une des étapes passe à Chantilly. Son grand-père fut d’ailleurs copropriétaire de l’équipe de base-ball des Boston Brave, lançant le Jimmy Fund, association caritative de l’équipe, devenue « l’une des principales organisations de mécénat aux Etats-Unis qui soutiennent la recherche contre le cancer ».
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OM – Nancy Ligue 1 – 16e journée Stade Orange Vélodrome – Marseille
Mr STOUVENOT Benjamin et Mr ORSONI Sébastien